On suppose que le berceau de la commune fut le hameau d’Hartencourt, établi sur la rive gauche de l’Eure ; il sera appelé « Hatencort » puis « Hatencuria ». Cette bourgade perd sa suprématie au profit de « la cité de Nant », autre bourgade établie sur la rive droite de l’Eure, où les habitants s’étaient regroupés autour de l’église et du château. Au XIIIe siècle, la cité est prospère, on y dénombrait déjà neuf moulins. Son nom primitif fut « Nantum », du mot celtique « Nant » servant à désigner tantôt des cours d’eau tantôt des habitations qui s’étaient groupées sur les rives. Le nom de la localité est attesté sous la forme « Sanctus Lyperchius » en 1300, elle prendra le nom de Saint Luperce à partir de 1793. Au cours de la guerre de 1870, le village subira l’occupation prussienne. En 1940, Saint-Luperce n’est pas non plus épargné par l’occupation ; Malgré le contexte, son Maire Maurice Dumais, ami du préfet Jean Moulin, a résisté dignement et aidé avec dévouement et courage toutes les personnes devant fuir le régime nazi en falsifiant leurs cartes d’identité. Il hébergera également à son domicile de la ferme de Mousseau, réfractaires et résistants. Il finira par être déporté, torturé puis fusillé le 30 mars 1944 au Mont-Valérien. Le village est aujourd’hui un véritable havre de paix bordé par l’Eure et agrémenté de six moulins à eau, de charmants ponts et d’anciennes pompes à eau. Une tradition locale relate aussi qu’autrefois on plongeait les enfants dans une fosse contenant de l’eau pour les faire marcher ; il s’agissait de la fontaine de Saint-Luperce. En déambulant dans la commune, vous découvrirez l’église Saint-Luperce, d’origine romane et flanquée d’un curieux clocher soutenu par des mâchicoulis ainsi que le très sophistiqué château de Blanville, orné d’un élégant jardin à la française et cerné d’un bois verdoyant.